mercredi 3 février 2010
Argent, 'tin ! Pour le peuple Argentin
J'ai croisé Tsuki-Yomi sur un forum de l'OM. Et oui, il n'y a pas que des supporters débiles dans le foot. J'ai découvert le papier ci-après sur son petit blog, à l'intérieur du forum. Je l'ai trouvé excellent. Je lui ai demandé autorisation. Il a accepté et je l'en remercie. Tsuki-Yomi, Fabricio de son prénom, est né à Tucuman, en Argentine, la ville où a été proclamée l'indépendance du pays. Il a 25 ans et travaille dans le dessin et l'infographie. Il est aussi traducteur. Il a déjà pas mal bourlingué (Nouvelle Zélande, Australie, Vanuatu, Pakistan, la Réunion...) et j'ai la certitude que ce n'est pas fini. Il parle donc l'espagnol et le français, qui est la langue de son père. Il aime la lecture et le foot, une grande passion. C'est avec plaisir que nous l'accueillons sur T&T pour un tour du côté de la Pampa. Ce texte sera publié en trois parties, de façon à ne pas surprendre le lecteur somnolent avec sa longueur. Bonne lecture à tous.
Première partie
Comprendre la mentalité Argentine revient à saisir la capacité d'un peuple à se renouveler perpétuellement, car toujours voué à lui même. Se réinventer pour ne pas se voir manger par notre monde, cet ogre sans tête engloutissant toujours plus à une vitesse effrénée. Telle est la réalité des Argentins, vivant entre l'humour noir et le fatalisme positif.
Sourire face à l'ironie, face à notre tristesse, tenter, malgré tout, d'aller de l'avant. Pintar la vida antes que esta nos destiña (Peindre la vie avant qu'elle ne nous déteigne). Avec nos courtes jambes, nos petits bras, danser tant qu'il y aura de la musique : tangos mélancoliques contre corruptions politiques. Dribbler tant qu'il y aura un ballon, pour éviter les tacles militaires, ces obstructions effrayantes contre la poésie du jeu, le jeu de la vie humaine, ce carton rouge d'un sang innocent. Mais surtout pour garder sa tête le plus longtemps possible bien vissée sur les épaules, pour ne pas la voir rouler sur les sentiers du mensonge et de la folie humaine.
Comprendre l'Argentine, c'est faire un saut dans l'histoire, pour un pays qui a tout connu en un temps très condensé, tout juste un peu plus qu'un siècle : guerre, dictatures et crises économiques. Mais le bandonéon joue encore, je peux l'entendre, et les stades hurlent leur rage de vivre.
Avant le colonel Peron, nous avions une démocratie partielle, en construction, où les présidents, issus des familles bourgeoises, s'enchainaient dans le soucis de maintenir le plus clairement possible la limite des riches, propriétaires terriens et autres, et les pauvres, le peuple travailleur.
Fort d'un potentiel phénoménal (richesses naturelles nombreuses), le pays semblait voué à un avenir prometteur, voire radieux. Un pays jeune, neuf, et prêt à faire mieux que la Nouvelle Zélande et l'Australie, deux autres pays partis des starting-blocks à la conquête de l'économie mondiale en même temps que nous. Nous étions alors en 1862, date de naissance de la République Argentine.
Mais c'était sans compter avec les militaires, eux-mêmes, depuis l'époque dictatoriale de Rosas, issus de élite sociale.
Le peuple avait souvent peur, mais les riches voyaient toujours d'un bon œil un mariage de leur fille avec un milico. Toujours prompts à patouiller dans le pouvoir, l'Armée avait fait du peuple son gentil pantin. L'église a toujours soutenue silencieusement les hommes chics armés dans leur actes .
Multiplier les coups d'état para el pueblo était banal, on aime pas l'élu du peuple, on le fait sauter. Souvent remplacé par un militaire d'ailleurs, au nom de la République. Que disait le peuple ? Pas grand-chose, quelques décennies plus tôt, la populace devait son indépendance aux militaires. C'était encore très frais dans l'esprit des gens.
Dès 1943, les choses s'envenimèrent rapidement, les militaires passant la vitesse supérieure. Castillo, l'élu du peuple, sauta pour le militaire Ramirez, puis le militaire Farell, avant de trouver le monsieur de la situation : Peron.
Tsuki-Yomi
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1 commentaire:
Bienvenue ici mangeur de viande rouge et bravo pour le style tout en passements de jambes ! mais tu sais que le porc améliore les performances sexuelles ! c'est pas moi qui le dit, muchacho ! c'est votre sexy présidente ! ;)
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