chie tas !... (et dans la colle !)
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vendredi 5 février 2010
Argent, 'tin ! Pour le peuple Argentin (suite et fin)
« Déléguer le pouvoir c’est le perdre disait Reclus... Oh, pardon ! C’est bien plus encore : c’est être le chien d’une liberté lointaine, du droit des autres, de la beauté qui dort ou veille dans la forêt ou sur la montagne. Déléguer le pouvoir, c’est une immoralité et une barbarie. »
Rodolfo González Pacheco (1882-1949)
(publié dans La Antorcha, Buenos Aires, 20’s)
Les forces de polices frappent les mères de famille venues voler par désespoir dans les supérettes. Je les vois se faire casser les dents pour du lait en poudre, des petits gâteaux volant dans le ciel avant de s'effondrer sur le goudron, écrasés par une foule dispersée et découragée.
Les cartoneros se multiplient, ces éboueurs de fortune bien décidés à ne pas pourrir dans les villas miserias (Bidonvilles).
Les passassions de pouvoir se poursuivent toujours, encore de nos jours la famille Kirchner en est le parfait exemple, se refilant la patate chaude avec gourmandise. Alors le peuple ruiné dans un pays saccagé enchaîne les manifs le long des rues, en demandant encore maintenant que justice soit faite devant les horreurs militaires et politiques. Les jeunes se tuent au Paco, cette drogue bas de gamme. S'étendant sur les trottoirs, une nuit de plus dans la solitude et la décadence, le regard vide et injecté de sang tourné vers le ciel, ils observent leur vie s'éteindre lentement à travers les étoiles ternes, obscurcies par la lueur puissante de la ville tentaculaire qu'est devenue Buenos Aires.
On vend la culture des Argentins comme étant celle des blancs. Un exemple phare, le Tango. Cette danse et cette musique de noirs et de pauvres des bordels deviennent la marque du chic des Européens Argentins... Une facette que les puissants aiment, bien plus que celle des immigrés Boliviens ou Paraguayens qui viennent effectuer les travaux les plus ingrats du pays, ces jobs que personne d'autre ne veut faire.
Mais tous les noirs, anciens esclaves des colons Espagnols, furent tués depuis longtemps, personne pour réclamer ce qui leur revient de droit. À part quelques artistes comme Juan Carlos Cáceres. C'est tout ce qui reste maintenant... Les artistes, et le foot.
Tentant tous deux dans un fatalisme populaire à fleur de peau, de continuer d'aller de l'avant, de ne jamais se dire vaincus, de rester solidaires, car personne d'en haut ne leur tendra la main. Le peuple vivant par le peuple. Le peuple de la rue, le peuple à la rue.
Ce soir y a un match de foot, et demain j'ai rencard avec la plus belle femme du monde. Je rigole, me moque de tout et de moi-même, je suis Argentin, et ma foi, bien fier de l'être...
La Nouvelle Zélande ? L'Australie ? Tant mieux pour eux. Nous avons toujours Maradona.
Tsuki-Yomi
jeudi 4 février 2010
Argent, 'tin ! Pour le peuple Argentin (partie 2)
Une page se tourne
C'est l'après-guerre, Peron joue la carte du peuple à fond, il change de discours comparé à ses prédécesseurs. Il faut surfer sur la vague économique. Le gentil peuple y croit. Vive les travailleurs ! qu'il nous dit... Mais les véritables bases de gauche (Aides sociales, le droit des femmes et des enfants, des ouvriers, le 13ème mois, liberté pour les syndicats, etc...) sont les idées et les choix d'Evita Peron. Son mari la laisse à ses œuvres, car il sait que ça ne peut être que bénéfique pour son image. Commence alors le grand subterfuge. Être Peronniste serait être de gauche. Un militaire de gauche ? Le peuple est brave, il chante la gloire d'Evita, pendant que Peron nomme son mouvement Justicialismo, mouvement pour la Justice...
Le mandat arrive à son terme, et Peron en veut encore. Alors il commet une erreur aux yeux des militaires. Il affirme vouloir faire de sa femme la vice-présidente. Mais celle-ci est trop incontrôlable, trop de gauche. Et Peron commence à ne plus faire la majorité chez les hommes kakis.
La belle Evita comprenant que la pression augmente, décide de se retirer d'elle même, mais Peron tient son 2ème mandat... Qu'il ne terminera pas. Evita continue ses discours au peuple malgré le cancer qui la consume, son mari la soutenant par la taille, pour ne pas qu'elle s'écroule, pour ne pas qu'elle s'effondre devant la masse. La belle comme transformée en marionnette par un système corrompu jusqu'à la moelle. Les milicos destituent Peron en 1955 pour des raisons de pouvoir absolu, avec une persécution politique sans précédent. Autodafés, annulations des plans économiques du pays, détournement des œuvres d'Evita pour s'enrichir toujours plus (Notamment La cité des enfants, une des plus grandes réussites de l'ex première femme de l'Argentine complètement démantelée). Dans une situation d'échec total, les militaires rappellent Peron, mais ce dernier n'a plus Evita. Maintenant Isabela, ancienne danseuse de cabarets en Amérique Centrale, qui avec son amant Lopez Rega s'arrangent pour prendre le pouvoir. Cette dernière puise dans les fonds publiques, Lopez Rega crée le AAA, une organisation criminelle d'extrême droite. Commence alors une dictature sanguinaire, où le peuple morfla de plus belle, la guerre sale, avec des personnes contre le régime tuées puis balancées dans l'anonymat à l'océan. Mais Neptune n'aime pas ces milliers de cadavres et en fait revenir certains à l'air libre, les laissant s'échouer dans un état de décomposition avancée sur la plage... Evita est exhumée par l'armée, car le peuple l'idolâtre, voit en elle un espoir. Elle est devenue dans l'esprit des Argentins libres une porte idéologique de secours que les Militaires veulent condamner à jamais. Nous avons alors les conservateurs (Extrême droite) les radicaux (Droite) et les Justiciers, ou Péronnistes (Droite déguisée en Gauche). Cela perdure encore aujourd'hui. On achète le mondial pour le moral. On joue sur le patriotisme aux Malouines, mais les morts s'entassent, les mensonges commencent à suinter. La défaite est inévitable. En 76 les militaires destituent la Isabela, tant son mandat est désastreux. Et commencent alors le processus de régularisation nationale. En 3 ans pas moins de 5 militaires s'enchainent, puis vient le premier président de la nouvelle démocratie Argentine, Alfonsín.
Nouvelle démocratie qui a vu Menem, le président qui a vendu l'État Argentin au capitalisme Américain tout en s'enrichissant comme personne. Ce dernier maintient le peso à la valeur du dollar par décret, c'est plus intéressant pour le change ! Les USA ferment les yeux, ils ont un regard posé sur la Patagonie, riche en flotte. Le FMI donne de l'argent qu'ils savent ne servira à rien, alimentant ainsi un dette qui devient vite colossale, un argent dont le peuple n'en verra jamais la couleur. Des régions comme celle du Chaco sont des zones interdites, où des argentins meurent de faim et de maladies à cause d'un niveau d'hygiène extrêmement faible. De zones d'ombres, oubliées volontairement par un gouvernement de délinquants en costards cravates.
Et le pays s'écroule. Nous sommes en 2000. Mais l'État n'a plus un rond, et les banques ne voient personne capable de mettre l'économie sous perfusion comme ce fut le cas en France et en Europe l'année dernière. De la Rúa, alors énième président en quelques semaines, s'enfuit par hélicoptère laissant derrière lui un pays à feu et à sang.
Tsuki-Yomi
mercredi 3 février 2010
Argent, 'tin ! Pour le peuple Argentin
J'ai croisé Tsuki-Yomi sur un forum de l'OM. Et oui, il n'y a pas que des supporters débiles dans le foot. J'ai découvert le papier ci-après sur son petit blog, à l'intérieur du forum. Je l'ai trouvé excellent. Je lui ai demandé autorisation. Il a accepté et je l'en remercie. Tsuki-Yomi, Fabricio de son prénom, est né à Tucuman, en Argentine, la ville où a été proclamée l'indépendance du pays. Il a 25 ans et travaille dans le dessin et l'infographie. Il est aussi traducteur. Il a déjà pas mal bourlingué (Nouvelle Zélande, Australie, Vanuatu, Pakistan, la Réunion...) et j'ai la certitude que ce n'est pas fini. Il parle donc l'espagnol et le français, qui est la langue de son père. Il aime la lecture et le foot, une grande passion. C'est avec plaisir que nous l'accueillons sur T&T pour un tour du côté de la Pampa. Ce texte sera publié en trois parties, de façon à ne pas surprendre le lecteur somnolent avec sa longueur. Bonne lecture à tous.
Première partie
Comprendre la mentalité Argentine revient à saisir la capacité d'un peuple à se renouveler perpétuellement, car toujours voué à lui même. Se réinventer pour ne pas se voir manger par notre monde, cet ogre sans tête engloutissant toujours plus à une vitesse effrénée. Telle est la réalité des Argentins, vivant entre l'humour noir et le fatalisme positif.
Sourire face à l'ironie, face à notre tristesse, tenter, malgré tout, d'aller de l'avant. Pintar la vida antes que esta nos destiña (Peindre la vie avant qu'elle ne nous déteigne). Avec nos courtes jambes, nos petits bras, danser tant qu'il y aura de la musique : tangos mélancoliques contre corruptions politiques. Dribbler tant qu'il y aura un ballon, pour éviter les tacles militaires, ces obstructions effrayantes contre la poésie du jeu, le jeu de la vie humaine, ce carton rouge d'un sang innocent. Mais surtout pour garder sa tête le plus longtemps possible bien vissée sur les épaules, pour ne pas la voir rouler sur les sentiers du mensonge et de la folie humaine.
Comprendre l'Argentine, c'est faire un saut dans l'histoire, pour un pays qui a tout connu en un temps très condensé, tout juste un peu plus qu'un siècle : guerre, dictatures et crises économiques. Mais le bandonéon joue encore, je peux l'entendre, et les stades hurlent leur rage de vivre.
Avant le colonel Peron, nous avions une démocratie partielle, en construction, où les présidents, issus des familles bourgeoises, s'enchainaient dans le soucis de maintenir le plus clairement possible la limite des riches, propriétaires terriens et autres, et les pauvres, le peuple travailleur.
Fort d'un potentiel phénoménal (richesses naturelles nombreuses), le pays semblait voué à un avenir prometteur, voire radieux. Un pays jeune, neuf, et prêt à faire mieux que la Nouvelle Zélande et l'Australie, deux autres pays partis des starting-blocks à la conquête de l'économie mondiale en même temps que nous. Nous étions alors en 1862, date de naissance de la République Argentine.
Mais c'était sans compter avec les militaires, eux-mêmes, depuis l'époque dictatoriale de Rosas, issus de élite sociale.
Le peuple avait souvent peur, mais les riches voyaient toujours d'un bon œil un mariage de leur fille avec un milico. Toujours prompts à patouiller dans le pouvoir, l'Armée avait fait du peuple son gentil pantin. L'église a toujours soutenue silencieusement les hommes chics armés dans leur actes .
Multiplier les coups d'état para el pueblo était banal, on aime pas l'élu du peuple, on le fait sauter. Souvent remplacé par un militaire d'ailleurs, au nom de la République. Que disait le peuple ? Pas grand-chose, quelques décennies plus tôt, la populace devait son indépendance aux militaires. C'était encore très frais dans l'esprit des gens.
Dès 1943, les choses s'envenimèrent rapidement, les militaires passant la vitesse supérieure. Castillo, l'élu du peuple, sauta pour le militaire Ramirez, puis le militaire Farell, avant de trouver le monsieur de la situation : Peron.
Tsuki-Yomi
mardi 2 février 2010
lundi 1 février 2010
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