jeudi 4 février 2010

Argent, 'tin ! Pour le peuple Argentin (partie 2)


Une page se tourne

C'est l'après-guerre, Peron joue la carte du peuple à fond, il change de discours comparé à ses prédécesseurs. Il faut surfer sur la vague économique. Le gentil peuple y croit. Vive les travailleurs ! qu'il nous dit... Mais les véritables bases de gauche (Aides sociales, le droit des femmes et des enfants, des ouvriers, le 13ème mois, liberté pour les syndicats, etc...) sont les idées et les choix d'Evita Peron. Son mari la laisse à ses œuvres, car il sait que ça ne peut être que bénéfique pour son image. Commence alors le grand subterfuge. Être Peronniste serait être de gauche. Un militaire de gauche ? Le peuple est brave, il chante la gloire d'Evita, pendant que Peron nomme son mouvement Justicialismo, mouvement pour la Justice...
Le mandat arrive à son terme, et Peron en veut encore. Alors il commet une erreur aux yeux des militaires. Il affirme vouloir faire de sa femme la vice-présidente. Mais celle-ci est trop incontrôlable, trop de gauche. Et Peron commence à ne plus faire la majorité chez les hommes kakis.
La belle Evita comprenant que la pression augmente, décide de se retirer d'elle même, mais Peron tient son 2ème mandat... Qu'il ne terminera pas. Evita continue ses discours au peuple malgré le cancer qui la consume, son mari la soutenant par la taille, pour ne pas qu'elle s'écroule, pour ne pas qu'elle s'effondre devant la masse. La belle comme transformée en marionnette par un système corrompu jusqu'à la moelle. Les milicos destituent Peron en 1955 pour des raisons de pouvoir absolu, avec une persécution politique sans précédent. Autodafés, annulations des plans économiques du pays, détournement des œuvres d'Evita pour s'enrichir toujours plus (Notamment La cité des enfants, une des plus grandes réussites de l'ex première femme de l'Argentine complètement démantelée). Dans une situation d'échec total, les militaires rappellent Peron, mais ce dernier n'a plus Evita. Maintenant Isabela, ancienne danseuse de cabarets en Amérique Centrale, qui avec son amant Lopez Rega s'arrangent pour prendre le pouvoir. Cette dernière puise dans les fonds publiques, Lopez Rega crée le AAA, une organisation criminelle d'extrême droite. Commence alors une dictature sanguinaire, où le peuple morfla de plus belle, la guerre sale, avec des personnes contre le régime tuées puis balancées dans l'anonymat à l'océan. Mais Neptune n'aime pas ces milliers de cadavres et en fait revenir certains à l'air libre, les laissant s'échouer dans un état de décomposition avancée sur la plage... Evita est exhumée par l'armée, car le peuple l'idolâtre, voit en elle un espoir. Elle est devenue dans l'esprit des Argentins libres une porte idéologique de secours que les Militaires veulent condamner à jamais. Nous avons alors les conservateurs (Extrême droite) les radicaux (Droite) et les Justiciers, ou Péronnistes (Droite déguisée en Gauche). Cela perdure encore aujourd'hui. On achète le mondial pour le moral. On joue sur le patriotisme aux Malouines, mais les morts s'entassent, les mensonges commencent à suinter. La défaite est inévitable. En 76 les militaires destituent la Isabela, tant son mandat est désastreux. Et commencent alors le processus de régularisation nationale. En 3 ans pas moins de 5 militaires s'enchainent, puis vient le premier président de la nouvelle démocratie Argentine, Alfonsín.
Nouvelle démocratie qui a vu Menem, le président qui a vendu l'État Argentin au capitalisme Américain tout en s'enrichissant comme personne. Ce dernier maintient le peso à la valeur du dollar par décret, c'est plus intéressant pour le change ! Les USA ferment les yeux, ils ont un regard posé sur la Patagonie, riche en flotte. Le FMI donne de l'argent qu'ils savent ne servira à rien, alimentant ainsi un dette qui devient vite colossale, un argent dont le peuple n'en verra jamais la couleur. Des régions comme celle du Chaco sont des zones interdites, où des argentins meurent de faim et de maladies à cause d'un niveau d'hygiène extrêmement faible. De zones d'ombres, oubliées volontairement par un gouvernement de délinquants en costards cravates.
Et le pays s'écroule. Nous sommes en 2000. Mais l'État n'a plus un rond, et les banques ne voient personne capable de mettre l'économie sous perfusion comme ce fut le cas en France et en Europe l'année dernière. De la Rúa, alors énième président en quelques semaines, s'enfuit par hélicoptère laissant derrière lui un pays à feu et à sang.
Tsuki-Yomi

1 commentaire:

Le coucou a dit…

Trop bien connu, mais d'ici: trop loin pour garder ces choses en mémoire! Alors merci de les rappeler et d'aider à comprendre, un peu, ce qu'était l'incompréhensible péronisme.