dimanche 22 novembre 2009
Miel fois raison
« Je suis comme une abeille enfermée dans un pot de miel. » Cette phrase est de l'excellent poète et chanteur breton Gérard Delahaye, vers les année 1970. A l'époque, la situation était grave. Nous étions, prolétaires exploités, déjà sommés de « consommer » le miel de la distribution, alors que, ivres de fatigue, nous n'aspirions qu'à la liberté hors du pot, nous n'aspirions qu'au repos... après fabrication du miel de la communauté.
Aujourd'hui c'est bien pire. Le pot se vide, ou le miel est avarié, ce qui est pire. L'abeille est folle...
On ne sait plus lire, ni même s'écouter. On est dans notre petite bulle, chacun, sans boulot ou si peu. Sommés d'être « tous contre tous », au lieu du « tous ensemble », simple slogan.
Des rennes du grand nord se noient dans le lac qu'ils traversent pour leur migration : la glace fond...
Des hommes d'îles du grand Pacifique se noient : le niveau de la mer engloutit leur territoire...
Des coraux meurent de pollution, par centaine de millions, avec les poissons qui en vivent par dizaines de millions...
Nous, les abeilles ouvrières, n'avons plus de fleurs (sinon en plastique, ou polluées) pour faire du miel, cela s'appelle chômage et délocalisation, pour engraisser les actionnaires, frelons tueurs...
Restent les bombes atomiques, les trafics d'armes et de pognon, les mafias et les beaux discours...
Restent l'accroissement démographique de « l'homo sapiens sapiens » au détriment des autres espèces et la raréfaction des ressources de sa survie – ou son empoisonnement, par miel OGM...
Reste la poésie. L'espoir. Non plus la poésie écrite, mais celle que l'on écoute dans le vent... de folie.
Reste la folie de l'abeille enfermée, son espoir de casser le pot ou de s'en échapper : liberté !
A suivre ? : oui, ma soeur, oui mon frère : la Révolution ! Comment ? Mystère de la poésie, de la vie !
Rémi Bégouen
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2 commentaires:
Bon, j'avoue m'être mélangé les pinceaux avec le copier/coller. Je reconnais m'être attribué le texte de Rémi Begouen sans aucun scrupule, mais tout ça ne change rien à la saveur du miel.
Je bat la coulpe et félicite l'auteur de ce beau papier, Rémi Bégouen.
Une butinerie peut-être ?
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