samedi 23 janvier 2010

La cuisine de hérissons de Charles


Çà se passait en 48, 49, j'allais chercher des champignons avec mon papa, quand, dans le bois nous rencontrâmes le vieux Charles. Il y habitait une cabane située à la lisière et fournissait les restaurants et les friqués du pays en gibier. Un vrai braco quoi. Ils avaient toujours des choses à se raconter et ma foi, nous allions manger avec lui. Je l'ai vu aller à un cageot, sortir un hérisson, l'arroser et comme il se retournait, pan un coup sur le museau, le tout le temps de le dire. Un, deux, trois …

D'un petit coup de son couteau, il fait une entaille sur la peau du ventre de l'animal et souffle dedans …on aurait dit le poisson fugu, une grosse boule avec des piquants, il fait les trois, puis tranquillement leur ouvre le ventre et les vide de leurs entrailles.

Dans une trou dans la terre sur des pierres plates il entretenait son feu, quand il partait, il le couvrait et en rentrant, il y avait toujours des braises,. Alors il a activé le foyer avec des brindilles (chez nous on dit du petit bois) et laissé brûler jusqu'à braises.

Pendant ce temps là, il a tiré d'un sac des oignons, du sel, a ramassé du serpolet et s'est mis en devoir de remplir les bestioles. Puis tranquillement il les recousues avec un gros fil noir (drôle de voir cette grande aiguille dans ses mains).

De la mare à côté, il a ramassé de la glaise et a enduit ses “nez de cochon”, bien comme il faut, puis il les a posés sur les pierres au fond du foyer, après on a recouvert le feu avec du sapin, des branches de serpolet en bonne couche et on est allé à la cueillette.

Revenus avec nos girolles, il a tout découvert, a ramassé ses trucs de glaise, ravivé le feu, a cassé gangues et en a sorti ses bestioles toutes dépiautées, la peau et les piquants étaient restés dans la terre.

Restait plus qu'à sorti les couteaux, la poêle et à faire frire les champignons … j'en ai mangé, c'était chaud et bon, surtout les jeaunotes !

lapecnaude

Vin à volonté !

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