vendredi 27 novembre 2009

La Zonarde et l'ingénieur.


Ce n'est qu'une anecdote qui remonte à au moins 2 ans, mais que l'on m'a convaincu de faire connaître, suite à une conversation récente. Voilà les faits :
Beaucoup d'entre nous connaissent l'émission « Là-bas si j'y suis » de Daniel Mermet (France Inter 15-16h) dont nous sommes les « auditeurs modestes et géniaux » qu'il invite à créer partout des « repères (repaires ?) » dans des bistrots ou ailleurs, accessibles à chacun... Il s'en est créé beaucoup, tant mieux, qui marchent bien, et quelques uns qui se sont cassés la gueule, et c'est de cela dont il s'agit, dans ma modeste et géniale ville de Saint Nazaire.
Le premier hiatus vient que, oralement, il n'y a guère de différence entre « repère », comme celui d'un phare pour un navigateur, et « repaire », comme celui de flibustier d'hier ou de planque policière d'aujourd'hui. Moi, j'ai opté pour « repère », en bon citoyen d'une ville maritime. Et j'avais lancé, avec un ami, l'ouverture d'un tel rendez-vous bimensuel, dans un nouveau café « branché ». A la première séance, nous étions heureux d'être une vingtaine, la plupart inconnus : nous allions, sinon « refaire le monde » tout de suite, passer une bonne heure ou deux à nous connaître, en « tour de table » sans plus de formalité ni d'ordre du jour. Mais...
1° Un brillant orateur se crut dans « son repaire » d'où diriger la révolution, sic. La preuve ? : « Je suis ingénieur aux Chantiers Navals, je sais organiser les choses »...
2° Une pauvre femme cherchait un « repère pour sortir de sa zone, pitié, pitié »...
Il fut très difficile de se sortir de cette dichotomie absolue. J'ai souvenir que l'on a payé à boire à la pauvre chômeuse et que l'on a tenté de faire taire l'ingénieur. On a même proposé à l'un et à l'autre d'aller discuter ailleurs tous deux... pour nous laisser la parole. Puis nous nous sommes donnés rendez-vous quinze jours plus tard et... ce fut la catastrophe. La zonarde n'était plus là, l'ingénieur, lui, avait tout préparé : un dossier photocopié à 50 ex. (nous n'étions plus qu'une dizaine !) avec chapitre 1,2,3, etc. et paragraphes a,b, c, etc. pour « faire la révolution » resic...
Nous avons quitté notre nouveau Lénine assez vite, moi l'un des premiers. En souhaitant bonne chance à l'à venir de ce « repère », pas de ce « repaire »... L'expérience a tournée court : il n'y a plus eu ni l'un ni l'autre, ici. Il paraît qu'ils étaient 2 ou 3 à la réunion suivante...
Il m'arrive de revoir cette femme, parfois, qui semble sortir de sa zone, grâce à un ami rencontré suite à cette réunion, je crois. En tout cas, je sais que le si génial ingénieur a été licencié, pour faute professionnelle : sans doute pour défaut dans un petit « a, b ou c » de sa grande science infuse.
Reste qu'il est nécessaire, indispensable, d'organiser de telles réunions citoyennes, dans les temps qui courent... de pire en pire. Mais je passe le relais à des plus jeunes, quitte à les rejoindre, bien sûr.
Viva la Revolución !
Rémi Begouen

6 commentaires:

mtislav a dit…

Je suis désolé, je viens de me rendre compte que dans ma petite tête "Lediazec" était systématiquement transformé en "Leziadec"...

On ne sait qui plaindre le plus...

lediazec a dit…

Plaignons-nous conjointement de ce logiciel qui attribue à César ce qui appartient à Pierre-PaulHoujack. C'est les lois subjectives de l'informatique.
Donc papier de Rémi Begouen !

b.mode a dit…

Vous auriez du faire boire l'ingénieur ! même le saouler ! ;)

mtislav a dit…

Vous pourriez mieux traiter vos pigistes !

clarky a dit…

déjà qu'on peut plus fumer dans les troquets, même en loucedé, si maintenant en plus faut se frapper un ingénieux qui te retourne le carafon, je préfère encore barjoter seul chez moi en sifflant un jus 4 agrumes ;)

Anonyme a dit…

pourquoi pas:)