(et zut au correcteur d’orthographe de Word qui n’est pas d’accord avec ma prononciation).
The ingredients :
- 500g de bœuf (le genre de morceaux qui doit mijoter pendant des heures, style macreuse, paleron ou un truc du style)
- 500g d’agneau désossé (de l’épaule par exemple)
- 500g de porc (l’échine, c’est très bien)
- Un oignon, un poireau, 2 carottes
- Du riesling (éventuellement du Sylvaner)
Autres ingrédients pour la 2ème partie :
- 1kg de pommes de terre
- 4 ou 5 carottes
- 2 ou 3 poireaux
- Graisse d’oie
Pré-requis : le baeckaoffa étant un plat absolument succulent, il convient de lui accorder le temps qui convient…Ce qui, en d’autres termes, signifie que vous ne pouvez pas décider de faire ce plat sur un coup de tête, style : « tiens, si on mangeait un baeckaoffa ce soir ? » à 18h…
Parce que l’étape préalable, c’est qu’il faut mariner la viande 24h (enfin, une nuit quoi !). Autre pré requis, le plat à baeckaoffa (un plat en terre cuite)…je sais pas du tout si ça marche avec une cocotte en fonte, mais si l’un de vous essaie, tenez moi au courant du résultat. SI vous avez une grande terrine avec couvercle, cela devrait faire l’affaire.
Pour la petite histoire, les paysans (ou plutôt leurs femmes) apportaient ce plat hermétiquement fermé au boulanger avant d’aller aux champs…Et le récupéraient en fin de journée, après qu’il eut mijoté pendant 5 ou 6 heures à tout petit feu. D’où le terme « Baeckaoffa » qui veut dire « four du boulanger ». (et même que ceusses qui disent que ça s’écrit baeckeoffe, c’est rien que des bas-rhinois qui parlent pas l’alsacien correctement. Na.)
Bon, où en étais-je ? Ah oui, la marinade.
Vous coupez toute la viande en cubes, épluchez et coupez les légumes (en rondelles fines !), émincez l’oignon. Vous mettez le tout dans un saladier, rajoutez le vin blanc jusqu’à recouvrir la viande (on peut éventuellement rajouter 1 ou 2 gousses d’ail, entières, voire quelques baies de genièvre)
Puis vous prenez l’apéro parce qu’il est au moins 18h30 et que de toute manière, il faut que ça marine looooooontemps. Jusqu’à demain matin au minimum (bis repetita, mais plus longtemps ça marine, meilleur ce sera).
Le lendemain, vous épluchez et coupez en rondelles l’autre partie des légumes (carottes, poireaux, pommes de terre). Vous prenez votre plat à baeckaoffa, le graissez consciencieusement avec la graisse d’oie. Puis vous prenez la viande de la marinade et alternez les couches : 1 couche de viande, 1 couche de mélange carottes/poireau, 1 couche de pommes de terre, et rebelote jusqu’à épuisement des ingrédients. Vous salez et poivrez généreusement (ou pas, chacun ses goûts) à chaque couche de viande.
Important, la dernière couche doit obligatoirement être composée de pommes de terre.
Cerise sur le gâteau, le pied ou la queue de cochon, coupés en deux, viennent au-dessus de cette dernière couche de pommes de terre : ça donne un goût délicieux !
On rajoute vin (jus de la marinade filtré) +eau sur les ¾ de la hauteur environ (faudrait pas que le délicieux appareil crame par absence de liquide, hein !)
Vous lutez ensuite le plat (si c’est le plat traditionnel – avec la terrine, ça marche aussi), c’est-à-dire que vous faites un mélange farine/eau dont vous garnissez le couvercle afin qu’il soit hermétiquement fermé à je l’ai déjà signalé dans l’intro, et c’est pour ça que je ne suis pas certaine que cela soit applicable pour une cocotte en fonte…
Très belle illustration chez chef simon.com au cas où vous auriez des doutes sur la manière de procéder (lui met un blanc d’œuf mais moi pas….chacun son truc…)
On enfourne le tout (sans le laisser tomber, ça pèse des tonnes ce machin) à 150° et on laisse cuire…..je sais pas moi….4h minimum ! moi, je mets ça en route en début d’après-midi, et je laisse cuire jusqu’au repas du soir….
Alors….alors…lorsque le plat sort du four, on casse la croute qui s’est formée et a durci autour du couvercle…et quand on le soulève…joie et ravissement ! Parfum délectable ! Miam, miam, vite à table !!!!
A déguster avec un tokay pinot gris – arg, non pas tokay, on n’a plus droit à l’appellation – à déguster, donc, avec un pinot gris, de chez Bucher de préférence….
Le BONHEUR !
Variante : le bonheur encore plus absolu, c’est de faire la même chose, mais avec du gibier ! Genre biche, sanglier, chevreuil, et au lieu de vin blanc, il faut mariner dans du rouge : une PURE merveille !!!!
Bon ap’ !
PS : et pour les fâcheux, je précise que ce plat est tout à fait diététique ! La seule matière grasse est celle utilisée pour graisser les parois de la terrine !
laetsgo
Un pinot noir pour la route ?
En conclusion la hausfrau nous livre un rébus alsacien :
Mon premier est un serpent
Mon second se trouve sur les toits
Mon tout traine au fond du garage
Alors ????